Lampes à pression à pétrole, à essence, à alcool
et autres appareils à incandescence (réchauds, chauffages)
Société Anonyme "Paris Ignicole"
40 rue de l’Est à Boulogne sur Seine
"ignicole" signifie "qui aime le feu"
C'est la découverte de la lampe qui sera présentée plus bas dans la page qui a ressuscité cette entreprise qui était tombée dans l'oubli. Après bien des recherches sur le Net et sur la base de données des brevets déposés en France, il a été possible de la situer et de préciser sa production.
Cette société a été crée en 1906 par : Salomon Ostrowsky et ses collaborateurs : Adrian Ignace Kornfeld et Mme Blanche Kornfeld (fille de Léon Tapin, inventeur/constructeur à Paris) qui, tous ont des brevets relatifs à l’éclairage à leur actif à la fin du dix neuvième siècle et au tout début du vingtième.
Cette entreprise a été très prolifique On compte une cinquantaine de brevets relatifs aux systèmes d’éclairage. Elle fabrique des becs à incandescence pour le gaz et l'essence, des lampes, des phares et des projecteurs à incandescence par le pétrole pour le balisage des terrains d’aviation et les travaux publics. Elle travaille pour les particuliers mais aussi pour les chemins de fer, au 40 rue de l’Est à Boulogne sur Seine, puis au 10 rue du Vieux Colombier à Paris, au 46 boulevard de Port-Royal et enfin au 10 rue Madame, à Paris.
En 1936, Paris Ignicole devient la SAPPEL (Société d’Applications Électriques). L’entreprise existe encore.
C'est ce manomètre qui, une fois nettoyé, a permis de discerner une adresse correspondant à ce P et ce I entourés d'un triangle. On peut y lire Société Anonyme Paris Ignicole et surtout une adresse : Boulogne sur Seine, autrement connu sous le nom de Boulogne Billancourt. A partir de là, il a été plus simple d'aller à la chasse aux brevets et à leurs dépositaires.
2 exemples de la production de PI : un phare pour terrain d'aviation et un projecteur qui comporte pas moins de 30 manchons. Les deux brevets dates de 1914/15.
Lampe pour la SNCF
Vous trouverez ci-joint un bref historique de la vie et des activités d'Adrien Kornfeld. Pendant plus de 30 ans, jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, lui et sa famille ont joué un rôle majeur dans l'éclairage commercial et domestique en France. Il a mené une vie mouvementée, marquée par de multiples procès, une implication indirecte dans les actions en contrefaçon de brevet d'Auer au milieu des années 1890 et les débuts de l'éclairage des aérodromes. Il a réussi à associer son nom à quatre entreprises d'éclairage différentes, mais n'était pas un homme d'affaires prospère.
Bonne lecture !
Source Fred Smith
Voici les statuts de la société Paris Ignicole créée en 1906.
Société Paris Ignicole – Constitution – Suivant acte reçu par M. Decloux, notaire à Paris, le 22 Septembre 1906, M. Salomon Ostrowsky, ingénieur agronome, demeurant à Paris, 10, Rue George-Ville, M. Adrien Kornfeld, ingénieur demeurant à Paris, 68, Rue Claude Bernard, M. Moissey Sinaisky, demeurant à Paris, 28, Rue Vauquelin, ont établi les statuts d’une société anonyme sous le dénomination de « Paris Ignicole ».
La Société a pour objet principal : La production industrielle de lumière, la chaleur, le froid, et l’énergie ; l’exploitation commerciale de l’éclairage, du chauffage, de la réfrigération et la force motrice ; l’achat, la fabrication, le construction, l’installation, la location, et le vente de tous appareils, machines, et usines s’y rapportant. D’autres objets accessoires sont énumérés, à l’article 4 des statuts.
Le siège social est à Paris, 10, Rue du Vieux-Colombier. La durée de la Société a été fixée à 30 années. Le capital social est de 400.000 francs et divise en 4.000 actions de 100 francs chacune, sur lesquelles 2.000, entièrement libérées, ont été attribuées à MM. Adrien Kornfeld et Léon Tapin, en représentation de leurs apports , consistant principalement dans l’établissement industriel connu sous la dénomination de « Lumière Kornfeld », comprenant la clientèle, l’achalandage, et dans la licence exclusive d’exploitation en France, et dans les colonies du brevet français no 300,381, pour un brûleur à incandescence par le pétrole lourd. Les 2.000 actions de surplus ont été toutes souscrites et libérées au minimum du quart.
Sur les bénéfices nets, il sera prélevé 5 % pour la réserve légale, et la somme nécessaire pour servir 5% d’intérêt aux actions. Le surplus sera réparti dans les proportions suivantes : 10% au Conseil d’administration ; 20% pour constituer un fonds de réserve supplémentaire et de prévoyance ; 10% pour être répartis entre le personnel ; et 60% aux actionnaires. Toutefois l’assemblée a le droit de décider le prélèvement sur le solde revenant aux actionnaires d’une somme destinée a la création d’un fonds d’amortissement.
Ont été nommés administrateurs : MM Ostrowsky, Kornfeld et Sinaisky, susnommés.
Source : Cote de la Bourse et de la banque et le Messager de la Bourse réunis, 7 décembre 1906